Gérer le refus d’aide chez les personnes âgées en perte d’autonomie

La perte d’autonomie d’un senior se manifeste souvent par des événements inquiétants, voire traumatisants (notre article sur la prévention des chutes). On se pose alors souvent la question du maintien du senior à domicile, du placement en maison de retraite ou en EHPAD.

Actuellement, 80% des seniors affirment désirer rester au sein de leur domicile et ne pas être placés en établissement spécialisé. Pourtant, face aux risques grandissants d’accidents divers, accepter le maintien à domicile du senior peut s’avérer compliqué.

L’expérience de la fille de Liliane qui fait tout pour cacher sa perte d’autonomie et son besoin d’aide

Lorsque l’on a vu que Maman n’arrivait plus à faire ce qu’elle aimait dans sa maison, nous avons commencé à nous renseigner sur l’aide à domicile pour faciliter son maintien à domicile.

Avant d’expliquer ce qui s’est passé, je voulais juste préciser que pour moi , le signal fut la préparation des repas lors de mes visites.

Maman était excellente cuisinière et un jour où je lui ai dit que j’aimais beaucoup la saucisse de Morteau avec ces délicieuses pommes de terres. Je n’apprécie pas trop la charcuterie, mais elle avait acheté de très bons produits et c’était vraiment délicieux. Et le dessert était un gâteau à la semoule qu’elle réussissait bien et je l’ai félicité, puis je me suis inquiétée car à chacune de mes visites (toutes les semaines ou 2 parfois) elle faisait exactement la même chose…. ce qui n’était pas son habitude.

Mais apparemment elle ne se plaignait pas, avait l’air bien, puis j’ai fini par comprendre.

J’ai posé des questions sur ce plat… et vu qu’elle avait mal aux jambes debout et ne pouvait plus rester stationnée devant son fourneau, mais elle ne voulait pas s’en plaindre, de peur de devoir quitter sa maison
Elle avait donc trouvé le menu idéal qui cuisait tout seul et le gâteau fait la veille pour s’économiser les jambes, et puisque j’aimais, c’était parfait!

Donc nous nous sommes  renseigné auprès du Conseil Général qui solutionnait seul à l’époque ce genre de problème: Un boitier alarme avec un collier d’alarme, ainsi qu’une aide ménagère.

Mais elle ne voulait pas qu’on sache dans son petit village qu’elle avait besoin d’aide et donc refusait toutes les aides. Et il y avait obligation d’avoir 3 téléphones pour signaler un problème éventuel dont la Mairie qui était le lien avec le Conseil General.

Elle était contrariée que la Mairie en soit informée, mais nous ne lui avons pas donné les détails et passé outre, car que faire d’autre? afin de prolonger sa vie chez elle.

Donc nous avons malgré tout fait la demande, car Maman est tombée plusieurs fois la nuit.

Je me souviens encore de ce rendez vous pour une enquête afin de vérifier les besoins? Maman ne disait rien.

Puis un jour convenu et organisé, l’aide à domicile est venue. Maman m’a appelé et m’a dit froidement « Tu l’as trouvé où cette femme?… »

Et….oh surprise, après quelques jours, j’ai vu qu’ elle a réalisé qu’elle ne pouvait plus s’en passer! Elle l’attendait, l’appelait par son prénom, mais ne voulait pas reconnaitre le besoin d’aide. Elle me disait:  » On discute avec un café, elle ne fait pas grand chose… »

Par contre, elle n’a pas eu le réflexe d’appuyer sur le collier, trop affolée par terre jusqu’à ce que l’aide ménagère la trouve( moi, j’appelais le soir)
Ne pas reconnaitre que l’on ne plus faire est difficile pour des personnes de l’autre génération. Des nouvelles solutions permettent maintenant de pallier à ce défaut, comme Predical. Il y a un bouton d’appel d’urgence et  en complément quelques capteurs installés dans la maison, les inactivités anormales, signes d’une chute possible sont détectées quand le pendentif ne peut pas être utilisé. Cela permet d’améliorer la sécurité et de rassurer les proches.

Dans ce cas les enfants ont mis en place la solution qui paraissait adaptée malgré le refus ou plutôt le déni d’aide. Quels sont les autres pistes ?

Accepter l’aide avec la discussion

La question du maintien à domicile du senior est un sujet sensible pour la majorité des personnes âgées. Il convient d’aborder ce sujet de manière apaisée, bienveillante, et si possible entouré de l’ensemble des membres de la famille. Il ne s’agit en aucun cas d’un échec personnel.

Cette discussion est l’occasion de mettre en exergue toutes les difficultés rencontrées par la personne concernée pour entrevoir les bénéfices d’une aide. Ainsi, cela lui permettra de continuer de vivre dans de bonnes conditions et en sécurité.

Comprendre les raisons du refus et prendre cet avis en considération

Bien que leurs capacités physiques puissent être diminuées, nos aînées restent des personnes qui méritent considération et écoute. Il convient donc d’écouter les raisons du refus d’aide, afin de les prendre en compte pour trouver une solution. Cela dans le but de rassurer la personne sur des points de crispation précis.

Cette discussion permet également de comprendre les besoins spécifiques de la personne. Ses habitudes, ses envies, ses besoins quotidiens sont importants et cela nous amène vers une vraie solution. Alors, dans la mesure du possible la personne conserve son mode de vie au maximum.

Le maintien du senior à domicile : une réponse adaptée ?

L’aide à domicile, voire le placement en établissement sont généralement difficiles à accepter. Cela ne peut se faire convenablement sans discussion et écoute.

En prenant en compte les besoins, envies et habitudes de votre aîné en perte d’autonomie, vous serez à même de lui proposer les meilleures solutions. Chaque personne vieillit différemment et a des besoins spécifiques. Il se peut que votre discussion débouche sur une assistance hors du domicile, en établissement ou sur une assistance à domicile. Ou encore sur un aménagement de l’habitation, la mise en place d’une solution de téléassistance par exemple.

Le maintien du senior à domicile peut faire peur, pourtant nombreux sont ceux qui sont satisfaits de leur expérience. Une multitude de solutions et alternatives sont mises en place avant d’avoir recours au placement de votre proche au sein d’un établissement spécialisé.

Et vous, avez-vous un de vos proches qui refuse d’aménager son domicile, ou qui veut pas entendre parler d’une aide à domicile malgré que vous le sentez plus fragile et qu’il ou elle en a besoin? qu’avez vous fait ?

D’autres articles ?