L’approche d’Olivier-Accompagnement pour stimuler les personnes âgées

J’ai rencontré Olivier qui axe l’essentiel de son accompagnement sur la stimulation des personnes âgées. Et comme il le dit si bien « Le succès de mon action se lit sur les visages des personnes que j’accompagne. Qu’elles retrouvent le sourire et le rire, et pour moi c’est gagné ! »

Suite à son interview, j’ai reçu de nombreuses questions  sur sa « méthode » pour arriver à ce résultat et comment il s’y prend pour STIMULER les personnes âgées. Olivier nous raconte :

Les 3 piliers de la stimulation, fondement de l’accompagnement des personnes âgées

L’accompagnement que propose Olivier-Accompagnement s’attache à STIMULER la personne âgée, sur ce que j’appelle mes 3 piliers. Ils sont à notre avis incontournables, nécessaires et suffisants, et c’est sur eux que repose toute la dynamique de progrès et d’amélioration du bien-être de la personne :

  • Pilier physique (marches, sorties) – MARCHER
  • Pilier Intellectuel et cognitif (par la parole et la discussion) – PARLER
  • Pilier Physiologique (se réhydrater en buvant de l’eau) – BOIRE

Et, tout cela doit se passer dans la bonne humeur, le sourire et le rire, des ingrédients indispensables !

Je ne cesse d’insister sur cette clé extraordinaire pour ouvrir toutes les portes de la vraie communication, de l’ouverture à l’autre, de l’accueil, voire de la complicité qu’est le sourire et le rire. Non seulement, ils sont la manifestation d’une vraie joie, mais aussi ils conduisent à une attitude psychologique d’ouverture et d’acceptation des efforts éventuels que demandent les actes de stimulation.

Hier, j’ai eu une journée un peu fatigante, mais finalement enthousiasmante ! Parce qu’elle m’a apporté la preuve concrète de l’importance de STIMULER la personne âgée.

L’expérience d’hier m’a prouvé le bien-fondé de cet « Algorithme du Bien-être de la personne âgée » :

{MARCHER + PARLER + SE DESALTERER-BOIRE*) x SOURIRE} / BIENVEILLANCE x BONNE HUMEUR

*nous justifierons dans cette article l’importance de ce point

Bertrand et Hélène, un début de journée contrariant

Hier, donc, je devais visiter successivement 2 de mes compagnons (c’est le nom que je donne maintenant aux personnes que j’accompagne) dont je ne vous ai pas encore parlé : tout d’abord B. (nous l’appellerons Bertrand), un père mariste** de 96 ans, ancien professeur de philosophie et ancien proviseur de Collèges de pensionnaires.

Et puis, dans la foulée, je devais voir H. (nous l’appellerons Hélène), une femme de 94 ans, veuve depuis 40 ans d’un artiste renommé.

Points communs entre les deux : tous deux sont parfaitement sains d’esprit, mais avaient passé un début de journée détestable : rien n’allait comme ils le voulaient, tout ce qui qu’ils avaient prévu avait été annulé ou reporté, des incidents imprévus étaient venus les perturber, ils étaient à la fois perdus, en colère, furieux, pestant contre eux-mêmes et contre la terre entière, etc. A proprement parler, désorientés, ils étaient ‘perdus’, … ils ne savaient plus où donner de la tête !

Lorsque je suis arrivé, vraiment heureux de les revoir et arborant mon habituel sourire, tous les deux, chacun de leur côté, ont commencé, sans transition, à me raconter leurs malheurs ! J’écoute, je pose des questions, je m’intéresse. Je leur laisse le temps de tout me raconter dans le détail… Tout allait de travers… En fait, rien de catastrophique… Ils avaient été contrariés, abattus, et n’avaient pu faire ce qu’ils avaient prévu ! Quel drame ! Mais ça leur faisait du bien d’en parler

Après les avoir écoutés étaler tous leurs ressentiments, je leur pose des questions sur la cause de leur colère : pour lui, il s’agissait de son neveu qui tient habituellement ses comptes et devaient passer une heure avec lui pour traiter la masse des papiers, des factures, des relevés de banque, etc. qui s’entassaient. Bertrand, qui est d’une nature plutôt autoritaire, précise et méticuleuse (un ancien proviseur !)  exige des comptes au centime près, alors que son neveu, un ex-scientifique de haut vol, s’intéressait aux grands agrégats et aux arrondis pour évaluer sa situation globale. Devant l’insistance de Bertrand pour avoir des chiffres à la virgule près, son neveu, pour la première fois de sa vie parait-il, est parti en claquant la porte… laissant Bertrand tout penaud et furieux avec son énorme dossier à sangles remplis de papiers qu’il ne peut même pas lire à cause de sa vue déclinante. Et quand je suis arrivé, il était en train d’essayer de se débrouiller tout seul…N’y arrivait pas…Et pestait encore plus.

Quant à Hélène, elle a encore et toujours ses problèmes de Rendez-vous décalés ou non tenus tantôt par sa femme de ménage, tantôt par son infirmière ou avec le laboratoire d’analyse… Sans compter ses temps d’attente inacceptables à l’hôpital. Quand j’arrive, Hélène, contrairement à Bertrand, est tout sourire et m’accueille chaleureusement : elle va pouvoir raconter ses mésaventures à quelqu’un, dans le détail. Ce qu’elle fait, et manifestement cela la soulage, mais elle continue de pester « ce n’est pas possible ! y’a qu’à moi qu’ça arrive des trucs pareils ! Pourquoi moi ! Ils m’en veulent ou ils veulent m’achever ! etc. »  Et tout ça ne fait que l’énerver et l’épuiser davantage.

La solution : défaire les nœuds, ouvrir les portes

stimuler les personnes âgées pour un maintien à domicile heureux

La solution est à mon avis une solution de bon sens : aussi bien pour Bertrand que pour Hélène, faire « dérivation », c’est-à-dire, après avoir accusé réception (valider) leur message, leur avoir montré que, toute proportion gardée, le problème n’est pas si grave, qu’on va bien trouver une solution, etc., etc. Et si possible, après avoir dédramatisé en trouvant un angle comique à la situation (par tempérament, j’essaye toujours d’avoir recours aux « armes fatales » que sont le rire et le sourire), je leur propose de changer de registre pour évacuer la situation perturbante. Stimuler une autre partie du cerveau. En général, le plus efficace est de changer à la fois de lieu, de sujet de conversation et d’état d’esprit. C’est pourquoi, nous sommes sortis prendre l’air, nous avons parlé de sujets généraux d’actualité, et tout ça sous le signe du rire et de la joie.

Comment ont-elles retrouvé le sourire ?

A partir du moment où ils sont à l’extérieur, au grand air, la tension baisse, ils se détendent. Toujours avec le sourire, je les incite à bien respirer profondément l’air frais (même s’il est un peu chaud !), j’attire leur attention sur des détails du spectacle de la rue ou du lieu où nous sommes (pour détourner leur attention du problème qui les préoccupe), ou je reprends un sujet de discussion que nous avions entamé et qui les intéressait, etc. Autre astuce, leur faire une proposition insolite, genre aller boire un coup au bistrot du coin ou leur proposer de regarder une vitrine amusante et rentrer dans un magasin singulier : soit ça les distrait un moment, mais ils n’en ont pas envie… mais ça les a « déridés » ; soit au contraire ils sont ravis qu’on fasse « autre chose » et qu’on focalise leur attention sur un autre centre d’intérêt, ou qu’on amorce un moment de partage ou de convivialité !

Bref, il convient de tout faire pour les sortir de leur souci du moment, focaliser leur attention sur le caractère agréable de l’instant présent… En l’occurrence, pour mes compagnons, dans les 2 cas, ils ont eu la même réaction : ravis, souriants, il et elle se félicitent d’avoir fait « une belle ballade », ou même, d’avoir vécu une petite aventure ! Et ce qui est le plus étonnant, c’est que 3 jours après, ils en parlent encore, comme si cela avait été un évènement majeur.

Ainsi, par ces différentes stimulations, nous sommes bien passés d’un état de tension négative, à une décontraction positive et durable. En définitive, notre sourire, qui a induit celui de la personne accompagnée, est une porte qu’on ouvre pour accueillir l’autre, pour établir une relation de complicité d’autant plus forte qu’elle est non verbale, ressentie émotionnellement. Et avec le rire en plus qui, comme le sourire, est contagieux, on achève de créer cette véritable complicité. Et celle-ci, non seulement chasse les tracas du moment (en l’occurrence les soucis de la matinée), mais en plus, de façon plus durable, chasse ce sentiment confus d’être seule et abandonnée que ressentent souvent les personnes âgées.

La formule « magique » de l’accompagnement

En définitive, on pourrait presque dire qu’il y a une recette magique de l’accompagnement réussi de la personne âgée dépendante, mais ce qui est sûr c’est que l’ingrédient majeur, incontournable, essentiel, indispensable à la réussite de notre recette, c’est le sourire et le rire !

Pourtant, il y a des personnes âgées pour lesquelles le sourire, et à fortiori le rire n’est pas naturel ; vous savez, celles qui ont toujours l’air triste ou qui rouspète tout le temps… Eh bien, soyez sûr qu’il y a toujours un moyen de les dérider, et quand on réussit à leur arracher un sourire, la victoire est encore plus belle… D’autant que cette première éclaircie est souvent suivie d’autres, comme si une porte s’était ouverte, comme si on avait décoincé quelque chose et que la personne était libérée d’un fardeau qui la contraignait !

Bref, pour que la personne âgée, sorte de son isolement psychologique et retrouve ce plaisir et ce goût de vivre, au moins temporairement, il faut et il suffit de la stimuler dans les 3 registres dont nous avons parlé (nos fameux 3 piliers). Et tout cela doit se passer sous le signe de la bonne humeur, la joie. C’est le sourire de l’accompagnant qui va susciter le sourire de l’accompagné. Car oil est clair que le sourire, non seulement est la manifestation d’un bien-être intérieur, mais en plus il conduit la personne à un mieux-être physique, psychologique et sur le moral.

Et arrivé à ce stade, je me rends compte qu’il y a un des piliers que nous avions proclamé – Et que nous continuons de proclamer – haut et fort qu’il fait partie des « incontournables », c’est le pilier « physiologique » et la nécessité de boire et veiller à se déshydrater.

Car, nous en parlons dans cet autre article, l’hydratation et la déshydratation ayant un impact majeur aussi bien sur l’état physique (sentiment de faiblesse, de o etc.) que psychologique (sentiment de fatigue, perte de moral…

Et, si l’on veut te contacter, ne serait-ce que pour tester avec un de nos proches ?

Ils peuvent venir sur ma page Facebook, la liker bien sûr, mais aussi poster des commentaires auxquels je m’engage à réagir ou à répondre. S’ils ont un besoin concret, je suis à leur disposition pour l’étudier avec eux.

Autre solution, m’envoyer un e-mail à o.lefebure@olivier-accompagnement.com.
Ou encore, plus simple, et plus direct, au téléphone : 06.20.62.28.88

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